Frelighsburg, terreau fertile

Au milieu des monts de Brome-Missisquoi, Frelighsburg sort du lot grâce à ses jolies boutiques, à ses petites fermes, à ses restaurants et à ses initiatives qui font de la municipalité un endroit vivant. Mais qu’est-ce qui rend Frelighsburg si fertile?

Pour les gens de passage, Frelighsburg est un noyau villageois où il fait bon s’arrêter afin de faire des provisions à La Rumeur affamée, une épicerie fine installée dans l’ancien magasin général; de goûter les vins et cidres de Saragnat, l’une des plus anciennes cidreries du Québec; ou de tranquillement prendre un café ou un verre sur l’une des belles terrasses donnant sur la rivière, comme celles du Lyvano et des 2 Clochers.

Mais pour les 1200 âmes qui y habitent, Frelighsburg, c’est encore plus que ces jolis commerces. C’est d’abord un milieu de vie où l’art a toute sa place.

Art

«La devise du village, c’est Art, nature et patrimoine. Art est en premier», fait remarquer Chloé Roy, fondatrice de Floramama, une ferme florale écologique installée à Frelighsburg depuis 2014. «Je vis ici depuis longtemps et on le sentait, il y a 10 ou 15 ans déjà, qu’il y avait dans le coin une effervescence, qu’il se passait quelque chose. Déjà, il y avait une vitalité artistique et ç’a fait en sorte d’attirer du monde, comme des gens de Montréal qui sont venus s’installer ici.»

Lucie Dagenais, mairesse de Frelighsburg depuis 2021, est du même avis et estime que l’art et la culture, ancrés dans la municipalité depuis longtemps, donnent à l’endroit sa personnalité. Aujourd’hui, le centre d’art situé au cœur du village en témoigne, tous comme les céramistes, peintres, photographes, potiers et écrivains installés à Frelighsburg, dont certains accueillent le public dans leur boutique ou atelier.

Le Beat & Betterave, café-brasserie et salle de spectacle, est aussi depuis quelques années le porte-étendard d’une culture forte où se tiennent différents événements artistiques qui permettent aux gens d’échanger.

«[Frelighsburg] a toujours eu un côté particulier grâce à des gens qui sont près de la nature et de la terre, qui ont de belles valeurs.» - Lucie Dagenais, mairesse de Frelighsburg

Nature

«On n’a pas de montagne de ski ou de lac, mais on a la beauté des paysages et la vivacité de la communauté, dit Lucie Dagenais, première femme à la tête de la municipalité. L’endroit a toujours eu un côté particulier grâce à des gens qui sont près de la nature et de la terre, qui ont de belles valeurs. À mon avis, tout ça s’est cristallisé au cours des 20 dernières années», observe celle qui s’est installée dans la région il y a justement 20 ans.

Aujourd’hui, pour profiter de cette nature environnante, des initiatives citoyennes comme Vitalité Frelighsburg entretiennent des sentiers ouverts à tout le monde. Puis plusieurs jeunes investissent les lieux avec des projets d’agriculture. Chloé Roy, de Floramama, parle de Rizen, une ferme de légumes asiatiques; des Cocagnes, un projet agroécologique collectif qui accueille diverses entreprises agricoles (dont Le Rizen); des Siffleux, une ferme maraîchère; et du Haut-Vallon, une ferme qui cultive des pommes et de l’ail biologiques en plus d’élever des agneaux au pâturage et de produire du sirop d’érable artisanal.

De son côté, Lucie Dagenais évoque les mercredis fermiers, où se rassemblent dans un restaurant du village tous ces jeunes agriculteurs afin d’échanger, puis le Marché fermier du samedi, où les citoyens peuvent se procurer l’été les récoltes qui proviennent des terres de la municipalité.

Patrimoine

«Il y a plusieurs nouveaux citoyens qui vivent à Frelighsburg, mais il y a aussi des gens qui ont toujours vécu ici, ce qui fait que la mémoire est là», croit la mairesse, estimant qu’il s’agit là d’une richesse.

Frelighsburg donne une place à son histoire comme en fait foi le buste qui trône au village, celui de l’ancien premier ministre Adélard Godbout, qui a possédé une ferme pendant des années dans le secteur. Il y a aussi les lieux historiques du village qui restent bien vivants grâce, entre autres, à La Rumeur affamée, qui s’est installée dans l’ancien magasin général, et à l’hôtel de ville et au centre d’art, qui ont investi une ancienne école anglaise. La municipalité a également acheté la magnifique église anglicane pour y tenir divers événements.

Un endroit vivant

Cette passion pour l’art, la nature et le patrimoine est portée par une communauté tissée serrée qui organise et fréquente des marchés fermiers, des soirées pizzas, des célébrations d’Halloween, des marchés de Noël... «Il y a un alignement des astres et tout le monde, anciens comme nouveaux résidents, s’entend sur la direction à prendre pour le développement de Frelighsburg», constate Lucie Dagenais, qui aime échanger et rêver de projets d’avenir avec les Frelighsbourgeois.

«J’arrive comme mairesse à un moment extraordinaire, car il y a un esprit de communauté entre tous les citoyens, poursuit-elle. Ce qui me rend le plus fière, c’est l’engagement de tout le monde, souvent bénévole, à faire vivre Frelighsburg et à s’entraider l’un et l’autre. Je considère qu’être mairesse d’un lieu aussi fertile, c’est un privilège extraordinaire!»

Précédent
Précédent

La petite histoire de Maison Melba

Suivant
Suivant

Une maison durable, c’est quoi exactement?