Une maison durable, c’est quoi exactement?
De nos jours, il est primordial de réfléchir aux impacts de nos choix sur l’environnement. Au moment de rénover ou de construire une maison, chaque décision compte, tant pour notre bien-être que pour la santé de la planète. De plus en plus de gens se lancent donc dans la construction durable.
De la maison autonome à la maison passive, en passant par la maison écologique homologuée Novoclimat ou certifiée LEED, les bâtiments durables ont tous le même objectif: minimiser l’empreinte de la construction ou de la rénovation sur l’environnement. Ces maisons promettent aussi, à différents degrés, efficacité énergétique, plus grand confort pour les personnes qui l’habitent et qualité de l’air optimale, en misant notamment sur une meilleure isolation et un système de ventilation plus performant. «Certains programmes analysent même l’impact global de tous les matériaux utilisés ou encourage les emplacements dont l’impact sur la biodiversité est minime», explique Benjamin Zizi, directeur des évaluations pour Écohabitation, un organisme indépendant qui accompagne les professionnels et les particuliers dans la réalisation de leurs projets d’habitation durable.
Pour plusieurs personnes, de tels projets semblent impensables financièrement parlant. Il y a effectivement un coût à payer pour se lancer dans ce type de construction. Selon différentes sources consultées, on parle d’un surcoût de 3 à 10% pour la construction d’une maison durable par rapport à une construction standard. Pour les maisons certifiées LEED, «le surcoût est quand même assez minime», estime Benjamin Zizi, dont l’organisme agit aussi comme certificateur LEED. Il évalue plutôt le coût additionnel entre 2 et 5%, bien que certains projets coûteront plus cher, notamment ceux certifiés LEED Platine. C’est comme choisir d’acheter une voiture électrique plutôt qu’un véhicule à essence: on paie un peu plus cher au départ, mais on économise plus tard. Selon la modélisation énergétique réalisée par Écohabitation, Maison Melba, rénovée pour répondre aux exigences LEED, sera 54% plus efficace sur le plan énergétique qu’avant les rénovations (ou même qu’une construction neuve standard de même dimension).
Choisir de construire une maison durable, c’est comme choisir d’acheter une voiture électrique plutôt qu’un véhicule à essence: on paie un peu plus cher au départ, mais on économise plus tard.
«Ce qui est intéressant avec Maison Melba, bien que ce soit un projet très haut de gamme, c’est que les efforts n’ont pas été mis seulement sur l’architecture et le design. Le propriétaire et les concepteurs n’ont vraiment pas lésiné sur la qualité de la construction et les critères de performance de l’isolation», précise Benjamin Zizi, qui a suivi le projet de près.
Des modèles qui font des petits
Les gens qui désirent construire ou rénover leur maison de façon durable peuvent se tourner vers plusieurs modèles. Voici les plus répandus.
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Novoclimat est un programme du gouvernement du Québec qui, depuis 1999, «définit des exigences techniques à respecter lors de la construction d’une maison ou d’un bâtiment multilogements afin d’offrir une performance énergétique supérieure à celle qu’offre le Code de construction en vigueur». Les propriétaires d’une habitation Novoclimat, où la qualité de l’air intérieur, l’étanchéité et l’isolation de la maison ont été évaluées, réalisent généralement des économies annuelles de 20% sur leur facture d’électricité.
Pour plus d’information c’est ici.
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Le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) est probablement le programme de certification écologique le plus connu au Québec. Créé aux États-Unis, il fonctionne selon un système de points qui détermine si le bâtiment portera la mention certifiée, argent, or ou platine. Plus complet que Novoclimat, le programme LEED évalue, en plus de l’efficacité énergétique, l’aménagement écologique des sites, les économies d’eau, le choix des matériaux et la qualité de l’air intérieur.
«Pour être certifié LEED Platine, comme c’est le cas pour Maison Melba, il faut être bon partout, explique Benjamin Zizi. Ça prend un projet bien équilibré à tous les niveaux, avec une très bonne efficacité énergétique, une bonne qualité de l’air, une bonne utilisation de l’eau. Maison Melba a aussi obtenu pas mal de points puisqu’il s’agit d’un projet de rénovation et non d’une construction neuve.»
Un exemple de maison certifiée LEED Platine dans les Cantons-de-l’Est ici.
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Avez-vous déjà entendu parler du concept de maison passive? Le terme fait référence à une maison qui consomme très peu d’énergie et qui répond à six critères précis:
- une isolation thermique des parois très élevée et des fenêtres de très grande qualité;
- la suppression des ponts thermiques [qui occasionnent une augmentation de la dépense énergétique];
- une excellente étanchéité à l’air;
- une ventilation double flux avec récupération de chaleur;
- une captation optimisée (mais passive) de l’énergie solaire et des calories du sol;
- une consommation d’énergie limitée pour les appareils ménagers.
C’est le Passivhaus Institut de Darmstadt, en Allemagne, qui gère la certification.
Un exemple de maison passive dans les Cantons-de-l’Est ici.
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Le concept des maisons à consommation énergétique nette zéro (net zero energy building en anglais) est simple: ces constructions génèrent autant d’énergie qu’elles en consomment. Ce type de maisons utilise des énergies renouvelables comme le solaire ou la géothermie pour se chauffer, s’éclairer et faire fonctionner ses appareils. Des frais importants sont à prévoir pour habiter une maison autonome, notamment pour l’achat de panneaux solaires et de batteries de stockage.
Un exemple de maison énergétique nette zéro dans les Cantons-de-l’Est ici.